La reconnaissance officielle des Apparitions à Notre Dame du Laus. Alicia Adamczak (l' Osservatore Romano)
Traditionnellement attiré par les intérieurs d' églises et de palais baroques, Philippe Casanova s' illustre ici dans la peinture d' histoire immortalisant un évènement majeur pour le diocèse de Gap et d' Embrun et pour le Sanctuaire Marial de Notre Dame du Laus: la messe solennelle du 4 mai 2008 qui célèbra la reconnaissance officielle des apparitions de la Vierge Marie à Benoite Rencurel entre 1664 et 1718.
Destiné à l' une des chapelles latérales de la basilique, cet imposant tableau (plus de trois mètres de largesur deux mètre et demi de haut) a été réalisé en pendant d' une peinture anonyme commémorant le couronnement de la statue de la Viergede Bon-Rencontre qui a eu lieu le 23 mai 1855. La scène peinte par Philippe Casanova prend place dans un paysage naturel, au pied du promontoire de Pindreau que l' on reconnait dans la partie droite de l' oeuvre et auquel répond la chapelle du Précieux-Sang Depuis le haut dais blanc où est présentée l' image de la jeune bergère, une longue procession emmenée par Monseigneur di Falco Leandri, coiffé de sa mitre et tenant sa crosse, s' avance vers un parterre de plusieurs milliers de fidèles dans un mouvement sinueux souligné par l' animation de la foule.
Natif de Paris mais Romain d' adoption, le peintre Casanova se plait à nous livrer dans ses oeuvres sa vision personnelle des hauts lieux sacrés de la Ville Eternelle, à travers une palette chromatique vive, toujours équilibrée par un puissant jeu de lumières et soulignée par une touche nerveuse et enlevée. Dans la composition qu' il nous offre ici, l' artiste reste fidèle à sa manière, reconnaissable dans les visages schématisés, voire abstraits des fidèles anonymes, dans les plis des chasubles suggérant le mouvement ou encore dans les éléments végétaux traités par de larges touches. Parallèlement à cette technique animée, Philippe Casanova a su rendre compte de la solennité de l' instant par l' introspection des prélats, mais surtout par la lumière naturelle à caractère divin qui frappe le cortège pour illuminer les cardinaux et les évèques. Notre regard ainsi guidé circule sur la toile, depuis la figure de la Vénérable Benoite jusqu' à la silhouette de l' archevèque de Gap et Embrun bénissant la foule. Dominée par des tons blancs et or rappelant les couleurs du Vatican, la toile accorde une large place à la nature, laquelle évoque la montagne Sainte-Victoire de Cézanne et joue le ròle d' écrin de verdure au sein duquel sont fètés les miracles.
Alicia Adamczak (Avril 2013)