Séparer la lumière des ténèbres (Remuer Ciel et Terre)
Basilique Notre-Dame du Laus. Le premier mai 2013, à l' issue de la messe solennelle, pour commémorer le cinquième anniversaire de la reconnaissance officielle des Apparitions, Monseigneur Jean-Michel Di Falco-Leandri a bénit le retable de Philippe Casanova auparavant dévoilé par Madame François Pinault, mécène qui a voulu offrir cette oeuvre au Sanctuaire et à ses nombreux fidèles et pélerins.
Philippe Casanova, un français passionné par le baroque italien et inspiré par la Rome éternelle: "J' ai retrouvé avec émotion après bien des années Notre-Dame du Laus. Un havre de Grace, un repos pour l' àme, dans une symbiose avec la nature, le créé. Dans ma ville d' élection, la Sainte ville de Rome, j' ai découvert au fil des ans le baroque. Les architectes, les artistes qui ont rendu cette ville si belle aimaient à dire: " il mondo piangente e il Cielo festeggiante": le monde pleure, le Ciel est en fète. Puisque le monde n' en finit pas de s' enfoncer dans la crise et les tribulations, le Ciel en quelque sorte s' invite sur la terre pour venir l' embraser, pour célébrer la gloire de la Madonne et de l' humble paysanne Benoite, celle qui a vu juste."
La composition fait écho au tableau du Couronement par sa gamme de couleur mais aussi par la présence imposante en son centre du podium. Celui-ci est traité comme le dais d' une procession, avec en sein la statue de la Vierge de Bon-Rencontre empruntée à la Basilique et légèrement proéminente une bannière reprenant l' image de Benoite la plus connue.
Il n' y a d' unité de temps ni véritablement de lieu. Deux séquences sont juxtaposées; l' instant l' évèque lit le décret de reconnaissance des apparitions qui est le point central, l' épicentre du tableau, et d' autre part au premier plan, s' avançant vers le spectateur, se frayant un chemin au milieu de la foule ondulante, la procession des cardinaux, évèques et prètres qui invitent la multitude à embrasser la dévotion à Notre dame du Laus et le culte de Benoite.
Il n' y a pas vraiment non plus d' unité de lieu: j' ai recomposé divers lieux du Sanctuaire qui prennent place autour de la scène principale: le col de l' Ange, la chapelle du Précieux-Sang, le groupe scupté du Pindreau et la chaine montagneuse de (...)
Le principal rayon lumineux qui irradie la composition illumine, embrase le dais tendant à dissoudre, les rendant plus abstraites, les figures qu' il traverse, à commencer par Benoite la première à ètre visitée, suivie l' évèque célèbrant avant de se répandre par ondulations successives sur l' assistance et dans tous les environs. Ce rayonnement symbolise l' Apparition, le Ciel qui s' invite, le ciel en fète qui vient consoler les créatures et, en leur ouvrant cette lucarne sur l' infini, leur indiquer le véritable chemin. La lumière vient boulverser l' implaccable logique du monde et remettre nos existences en perspective nous invitant à mettre nos pas dans ceux de Benoite.
(présentant de son oeuvre faite par Philippe Casanova à l' assistance juste après le dévoilement)